Sommaire d'eXPérimentalLa démographie médiéval FACILE

L'auteur - S. John Ross se définit (entre autres) comme créateur de jeux, graphiste et cuisinier. Il a notamment travaillé sur Star Trek RPG, GURPS et Murphy's Rules.
La version originale de cet article est disponible sur Visitez le site de S. John Ross.
© S. John Ross 1993-1999, traduit et publié avec l'autorisation de l'auteur.
Traduction d'Antoun.

 

Il existe de nombreux types de mondes médiévaux-fantastiques, des puristes de la simulation médiévale aux royaumes les plus merveilleux de la high fantasy, avec leurs châteaux d’albâtre et leurs jardins de joyaux, plutôt que la classique misère boueuse. Mais au-delà de toutes ces différences, ils ont en commun un même élément essentiel : les gens ordinaires. La plupart des mondes médiévaux, si bizarres ou magiques soient-ils, ne s’en tireraient pas sans une bonne dose de paysans, de marchands, de princes querelleurs et de gardes du palais. Regroupés en villages ou peuplant les villes, ils sont le décor humain de l’aventure.

 Mini-Sommaire
La densité de population
Bourgs & villes
Étendue géographique
Un exemple : Chamlek
Commerce & services
  table des ratios
Agriculture
Châteaux
Divers
  bibliographie
  notes de traduction
  calculateur Excel
à suivre...

Pourtant, de nombreux mondes, qu’ils soient faits maison ou par des professionnels, manquent de cohérence quand ils en viennent aux gens normaux et à leurs commerces. On y voit souvent des villages de 400 campagnards avec une douzaine de tavernes et un bordel, sans le moindre sourcillement économique. Et quand ce genre de chose paraît dans un supplément officiel, cela devient un lieu commun repris partout ailleurs.

Bien sûr, faire les recherches nécessaires pour savoir si l’on trouve facilement une grande ville ou un château, ou combien il peut y avoir de cordonniers dans un bourg, peut prendre un temps que n’ont pas tous les MJ. C’est pour arriver à des mondes plus plausibles et plus satisfaisants que j’ai préparé cet article.

Les données présentées ici viennent de diverses sources historiques, en se concentrant sur les résultats plutôt que sur les milliers de détails qui ont permis de les atteindre. Les règles de calculs que je donne sont à prendre comme une base d’où il faudra s’écarter au besoin, pas à couler dans le bronze. Elles sont tirées de données sur l’Angleterre, la France, l’Allemagne et l’Italie. Quand il y avait besoin d’un chiffre « par défaut » plutôt que d’une moyenne, j’ai généralement choisi la France.

La densité de population :
combien d’habitants dans ce royaume ?

A moins que le royaume ne soit plutôt récent, il est sans doute criblé de villages, distants de moins d’une lieue, couvrant chaque pouce de terrain. C’est un schéma différent de celui de bien des mondes fantastiques du commerce, qui montrent souvent des villages isolés par des milles de terres sauvages et pleines de monstres. Il faut souligner en particulier que des communautés agraires à l’échelle du village ne sont absolument pas autosuffisantes ; les villages ne fonctionnent que dans le cadre de vastes réseaux.

La seule exception notable sont les marches, les régions frontières, où des bourgades isolées n’ont pas d’autre choix que d’exister. Mais elles tendront à être grandes et entourées de remparts - des gens serrés les uns contre les autres pour se protéger. Sur les frontières, la nourriture et les marchandises sont plutôt livrées par des caravanes que produits par l’agriculture locale. C’est encore plus vrai quand l’ « autre côté » est peuplé de monstres !

La densité moyenne de population va de 10 personnes par kilomètre carré (pour des pays à la fois montagneux, pluvieux et glacés - ou dirigés par un Roi Fou esclavagiste) jusqu’à une limite un peu en dessous de 50, pour des contrées à la terre généreuse et à la météo clémente. Aucune terre n’est laissée à l’abandon si elle peut être construite et cultivée. Il y a de nombreux facteurs qui déterminent la densité de population, mais aucun n’est aussi important que la fertilité du sol et le climat [et sur ces terres favorisées, l’ancienneté du peuplement]. Si les semences croissent, la population croîtra aussi. Au besoin, la densité exacte peut être tirée au hasard, et la qualité de la terre déduite du résultat. Un jet de 6d4, multiplié par 2, fera très bien l’affaire.

Quelques comparaisons historiques : avec une densité de 40,6 habitants au km², la France du XIVème siècle est en tête de liste. Les Français bénéficiaient d’une abondance de terre fertile, n’attendant plus qu’à être cultivée. La France d’aujourd’hui compte plus de deux fois plus de monde [une densité de 109]. L’Allemagne, avec un climat moins parfait et une plus basse proportion de terres arables, tournait autour de 33,6. L’Italie était similaire (de nombreuses collines et zones montagneuses), à 33,2. les Îles Britanniques étaient les moins peuplées, avec seulement 16,2 habitants au km², pour la plupart regroupés dans la moitié sud.hex

Hexagones : il peut être important pour certains MJ se servant de cet article de savoir quelle surface de terrain il y a dans une zone hexagonale. Pour déterminer la surface d’un hexagone, multipliez sa largeur par 0,9305347 et faites le carré du résultat. Donc, si votre carte a des hex de 50 km de large, cela fait des cases d’environ 2165 km². Mettez un de ces hexagones en pleine Allemagne médiévale, il nourrira en moyenne 73 000 personnes.

Bourgs et villes : combien de gens dans ces murs ?

Pour les besoins de cet article, les habitats sont divisés en villages, bourgs, villes et grandes villes.

Les villages vont de 20 à 1 000 personnes. La plupart des royaumes en comprendront des milliers. Ce sont des communautés agraires bien à l’abri des limites de la civilisation. Ils fournissent l’alimentation de base et la stabilité des terres dans un système féodal. On parle de hameauJ'ai ici adapté le texte... pour un tout petit village, en particulier s’il est éloigné de la paroisse.

Les bourgsJe prends ici le mot dans un usage plutôt moderne..., ou petites villes, de 1 000 à 8 000 habitants. Culturellement, ce sont les équivalents des petites villes qui bordent les nationales d’aujourd’hui. Villes et bourgs tendent à n’avoir des murs que s’ils sont fréquemment menacés.

Les villes moyennes, entre 8 000 et 12 000 habitants, avec une moyenne au milieu de la fourchette. Un grand royaume typique n’aura que quelques villes de cette taille. Les centres d’études supérieures (les universités) se trouvent dans ce type de ville, les seules exceptions ayant trouvé à s’épanouir dans une grande ville.

Les grandes villespour en savoir plus..., de 12 000 à 100 000 personnes, avec quelques villes exceptionnelles dépassant cette échelle. Des exemples historiques : Londres (25-40 000 habitants), Paris (50-80 000), Gênes (75-100 000) et Venise (plus de 100 000). La Moscou du XVème siècle dépassait les 200 000 habitants !

Les grands centres de population (à toutes les échelles) sont des centres de circulation. Les bordures côtières, les cours d’eau navigables et les routes commerciales terrestres forment un entrelacs d’artères commerciales, aux carrefours desquelles poussent bourgs et villes. Plus l’artère est importante, plus le bourg le sera. Et quand plusieurs grandes artères convergent, cela donne une ville importante. Les villages se répartissent densément l’espace entre ces grandes agglomérations.

Extension géographique de la population

Bon, vous connaissez maintenant la taille et la population de votre royaume.. Combien cela vous fait-il de citadins, et combien de villes ? Combien vivent à la campagne ?

89% de la population du pays habite les villages. Divisez cette population villageoise par 700 pour déterminer le nombre approximatif de villages. La taille d’un village précis devra être décidée ou tirée au hasard. Environ 2% de la population totale vit dans des demeures isolées ou des regroupements de huttes trop petits pour être appelés des villages, ou encore sont des travailleurs itinérants ou des errants vivant sur les routes.

Environ 6% de la population habite les bourgs. Divisez ce nombre par 5 000 pour avoir le nombre de bourgs.

Les 3% restant peuplent les villes moyennes ou les grandes villes. Notez cette « population urbaine » mais ne faites pas de division pour le moment.

Commencez par déterminer la taille de la plus grande ville du royaume. Elle est égale à P x M, avec P qui est la racine carrée de la population du royaume, et M un coefficient tournant autour de 15 (ou un jet de 2D4+10).

Soustrayez la taille de la principale ville de la population urbaine. Le résultat doit être réparti entre les autres villes et grandes villes, au gré du MJ. Un pifomètre réaliste : la deuxième plus grande ville sera entre 25% et 75% de la première, chaque ville suivante étant 10% à 20% plus petite que la précédente, jusqu’à atteindre la fourchette de 10-12 000 habitants. Quand cela arrive, trouvez la population urbaine restante et divisez-la par 10 000 pour le nombre de villes restantes.

Un exemple : le royaume de Chamlek

Chamlek est un petit royaume insulaire de quelque 180 000 km² [soit un tiers de la France actuelle], avec un bon climat et juste quelques collines rocheuses émergeant d’une campagne bien arrosée. Sa population est de 5 millions, pour une densité moyenne de 28 personnes au km².

En utilisant les formules ci-dessus (et les valeurs moyennes), on peut déterminer les données suivantes sur Chamlek : il y a 4,46 millions de personnes dans quelque 6 400 villages et hameaux, et 300 000 dans 60 bourgs de quelque importance. 100 000 personnes vivent sur la route ou dans des endroits isolés, et les 150 000 restant habitent les villes.

La plus grande ville de Chamlek, Restagg, a une population de 33 500. Les principales villes sont ensuite Volthyrm (17 000), McClannach (15 000), Cormidigar (14 000) et Oberthrush (12 000), qui totalisent 91 500 des 150 000 urbains. Les 58 500 restant sont divisés entre six villes avec une population moyenne de 9 750. Cela donne une distance moyenne de 130-140 km entre deux villes (soit trois ou quatre jours de voyage à pied).

Commerces et services

Dans un village de 400 habitants, combien d’auberges et de tavernes est-il réaliste de mettre ? Pas tellement. Peut-être même pas une seule. Quand ils traversent la contrée, les personnages ne devraient pas tomber sur un bien pratique panneau annonçant « Motel : Canal + et piscine gratuite » toutes les trois lieues. La plupart du temps, ils devront camper ou chercher à loger chez l’habitant.

Du moment qu’ils sont amicaux, la seconde option ne devrait pas poser de problème. Un fermier peut vivre toute sa vie au même endroit, il accueillera donc avec plaisir des nouvelles du monde ou des récits d’aventure, sans même parler de l’argent que les héros peuvent offrir.

J’ai donné un ratio d’entretien (RE) à chaque type de commerce. C’est le nombre de gens qu’il faut pour faire vivre un commerce de ce type. Par exemple, le RE des cordonniers (de loin le commerce le plus répandu dans les villes) est de 150. Cela veut dire qu’il y aura un cordonnier toutes les 150 personnes dans la région. Ces chiffres peuvent varier jusqu’à 60% dans l’un ou l’autre sens, mais ils donnent une base utile au MJ. Réfléchissez à la nature du bourg ou de la ville pour décider si les chiffres ont besoin d’ajustement. Un port, par exemple, aura plus de poissonniers que ce qu’indique la table.

Pour trouver le nombre, disons, d’auberges, dans une ville, divisez la population de la ville par le RE des auberges (2 000). Pour un village de 400 personnes, cela donne seulement 20% d’auberge ! Ce qui signifie qu’il n’y a que 20% de chances qu’il y en ait une. Et même s’il y en a effectivement une, elle sera plus petite et moins chic qu’une auberge urbaine. Le RE des tavernes est 400, il n’y aura donc qu’une seule taverne.

Commerce

RE

Commerce

RE

Cordonniers

150

Bouchers

1200

Fourreurs

250

Poissonniers

1200

Servantes

250

Brasseurs

1400

Tailleurs

250

Fabricants de boucles

1400

Barbiers

350

Plâtriers

1400

Joailliers

400

Marchands d’épices

1400

Tavernes/Restaurants

400

Forgerons

1500

Fripiers

400

Peintres

1500

Pâtissiers

500

Médecins*

1700

Maçons

500

Couvreurs

1800

Charpentiers

550

Serruriers

1900

Tisserands

600

Garçons de bains

1900

Chandeliers

700

Cordeliers

1900

Marchands de tissus

700

Auberges

2000

Tonneliers

700

Tanneurs

2000

Boulangers

800

Copistes

2000

Porteurs d’eau

850

Sculpteurs

2000

Fabricants de fourreaux

850

Tapissiers

2000

Marchands de vins

900

Bourreliers

2000

Chapeliers

950

Blanchisseurs

2100

Selliers

1000

Marchands de foin

2300

Volaillers

1000

Couteliers

2300

Faiseurs de bourses

1100

Gantiers

2400

Marchands de bois

2400

Graveurs sur bois

2400

Magasin magique

2800

Enlumineurs

3900

Relieurs

3000

Libraires

6300

* Ce chiffre est pour les médecins diplômés.
Le RE total des soigneurs (barbiers, rebouteux,
infirmiers, étudiants recalés...) est de 350.

Quelques autres chiffres : il y aura un domestique au service de la noblesse pour 200 personnes, un avocat pour 650, un clerc séculier (vicaires, étudiants, bedeaux, etc., mais cela n'inclut pas les moines) pour 40 et un prêtre pour 25-30 clercs.

Les commerces non listés ici auront sans doute un RE entre 5 000 et 25 000 ! Le « magasin magique » est un magasin où les sorciers peuvent acheter des ingrédients de sort, du papier pour parchemins et ce genre de fourniture, pas un endroit où l’on trouve des épées magiques sur les présentoirs.

Agriculture

Au niveau technologique médiéval, un kilomètre carré de terre habitée (en comptant les routes, villages et bourgs) peut nourrir 70 personnes. Ce chiffre prend en compte les parasites, les rats, les sécheresses et les vols, qui sont tous communs à de nombreux mondes. Si la magie est courante, le MJ peut décider qu’un km² de terre agricole peut nourrir beaucoup plus de monde. Notez bien que ce chiffre n’est pas la densité de population maximale d’un royaume.

Une fois que vous avez décidé de la capacité de la terre à nourrir ses habitants, vous pouvez déterminer la quantité de terres sauvages ou non cultivables dans le royaume, en travaillant à l’envers. Reprenons l’exemple de Chamlek, le royaume insulaire de 180 000 km² avec 5 millions de sujets. Avec un kilomètre carré pour nourrir 70 personnes, cela signifie qu’il y a quelque 72 500 km² de terres agricoles - à peu près 40% de la taille totale de l’île. Cela donne un exemple de la dispersion réelle de la population. Les 60% restant sont des terres incultes, des rivières ou des lacs.

Même si Chamlek avait la densité de population maximale (47 habitants au km²), la surface agricole ne dépasserait pas les 66% du royaume, laissant un tiers du pays aux terres sauvages (principalement des forêts vallonnées et des cours d’eau). C’est le maximum atteint sur Terre, bien que de plus hauts taux soient théoriquement possibles si le MJ décide que le pays entier est cultivable.

* Comment ça marche -
S. John Ross considère que les villages sont chacun au centre d’un hexagone. Il divise donc la surface totale par le nombre de villages, ce qui lui donne S, la surface de l’hexagone du village moyen. La distance au village voisin est la largeur de l'hex, soit ÖS / 0,9305347.
Cela se défend si l’on considère qu’une disposition en cercles donnerait des recoupements, tandis que des carrés feraient des villages trop bien rangés.

Quoi que la distance moyenne entre les foyers de population puisse être calculée à partir de la surface totale, il est plus réaliste de déterminer la longueur du voyage d’un village à l’autre en se basant sur la seule terre agricole. Ainsi, à Chamlek, la distance moyenne d’un village à l’autre n’est pas 5,7 km, comme la surface totale du royaume le suggérerait*, mais plutôt quelque chose comme 3,6 km (d’après la seule surface cultivée) - moins d’une heure de marche. Ceci parce que villages et bourgs ont tendance à s’agglutiner le long des axes de voyage entre les villes - laissant de grands espaces vides au milieu.

Châteaux

Bien, maintenant nous avons tout compris sur la disposition des terres cultivées, des villes et des fermes. Ce qui est plus cher au cœur de l’aventurier, cependant, c’est le château, ou, mieux encore, le château en ruines. Encore une fois, combien devrait-il y en avoir ?

Pour commencer, le nombre de ruines dépend de l’âge de la région. La formule qui suit n’est qu’un vague guide. La fréquence des ruines en Europe varie beaucoup selon l’histoire militaire et la position stratégique de la région. Pour avoir un ordre de grandeur, divisez la population du royaume par 5 millions, et multipliez le résultat par la racine carrée de l’âge du royaume. Si ce royaume a beaucoup changé de mains, utilisez l’âge total - le nombre d’années depuis lequel un peuple bâtissant des châteaux y habite, quel que soit le lignage royal.

Chamlek, notre royaume insulaire, a aujourd’hui 5 millions d’habitants, ce qui simplifie la première partie du calcul. Il est peuplé depuis 300 ans et a donc 17,32 forts ou châteaux en ruines, soit pour sûr 17 châteaux et 32% de chance pour qu’il y en ait un 18ème.

Les châteaux en activité sont beaucoup plus courants ; les ruines sont rares parce que les plus solides d’entre elles sont constamment remises en activité ! Comptez un château en fonctionnement pour 50 000 personnes. L’âge du royaume n’est pas vraiment un facteur. Chamlek aurait donc une centaine de châteaux actifs de diverses tailles.

75% de tous les châteaux seront dans les zones civilisées d’un royaume. Le quart restant sera dans les « terres sauvages ».

Le rôle de ces châteaux dépend trop de chaque monde pour pouvoir être réduit à une formule. La plupart marqueront les possessions de ducs ou de barons, mais certains peuvent être des repaires de brigands ou les avant-postes de seigneurs de la guerre gobelins. Tout repose sur les épaules du MJ.

Divers

Taille des villes : bourgs et villes du Moyen Âge couvrent un kilomètre carré pour 15 000 personnes, en moyenne. Ce qui fait une densité de 150 à l’hectare ; la ville typique de 10 000 habitants occuperait donc 67 hectares - à peine une ville d’après les normes modernes, que ce soit en termes de population OU de taille. Certaines très grandes villes peuvent avoir jusqu’au double de cette densité.

Maintien de l’ordre : une ville médiévale bien tenue aura un agent de l’ordre (garde, milicien, etc.) pour 150 citadins. Les villes négligées peuvent n’avoir que la moitié de ce nombre. Quelques rares villes en auront plus.

Établissements d’enseignement supérieur : il y aura une université pour chaque 27,3 millions de personnes. Ceci doit être calculé par continent, pas par ville ! Ce chiffre est celui des universités savantes, pas de celles dédiées aux arts de l’Arcane. Savoir si les universités de magie sont des institutions séparées, et quelle est leur fréquence, ne dépend que de la décision du MJ.

Animaux de ferme : le nombre total des bêtes d’élevage est 2,2 fois la population humaine, dont 68% de volaille (poulets, oies et canards). Le reste sera du bétail élevé pour le lait et la viande : les porcs sont d’excellentes bêtes à viande, parce qu’ils mangent moins et ne sont pas difficiles. Les moutons seront très courants si la région a un marché de la laine (comme l’Angleterre médiévale, dont l’économie s’est construite sur la laine). Vaches, bœufs et taureaux élevés pour le travail des champs et le lait apparaîtront à l’occasion, mais nourrir des bœufs spécifiquement pour la viande est un luxe que seules les régions les plus prospères peuvent s’offrir.

à suivre... D'autres chiffres pour les mondes médiévaux :

- les vitesses de voyage

- des échelles de prix

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S. John Ross
The Blue Room

Bibliographie

Le seul ouvrage disponible en français cité par S. John Ross est le classique d’Henri Pirenne, Les villes du Moyen Âge (PUF, 1992), dont la première publication remonte à 1929.

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Ce fichier a été créé par Marcus L. Hulings,Visitez les Marcus' Pages

puis traduit et adapté par Antoun.

La liste des RE est tirée (principalement) du registre fiscal de Paris en 1292, recoupée avec d’autres sources pour plus d’exactitude. On peut trouver cette liste dans Life in a Medieval City de Joseph et Francis Geis (Harper and Row, 1981). C’est un bon livre fait par des historiens amateurs, qui comprend de fascinantes descriptions de la vie et de l’organisation d’une ville médiévale. Parmi les autres livres consultés, citons :

The Castle Story, par Sheila Sancha (Harper Colophon).
The Medieval Town, par John H. Mundy and Peter Riesenberg (Robert E. Krieger).
The Medieval Town, par Fritz Rörig (University of California Press).
Medieval Regions and Their Cities, par Josiah Cox Russel (David & Charles press).

Notes de traduction

1 J'ai ici adapté le texte de Ross qui parle de hameau (hamlet) pour un village cultivant des vergers plutôt que des champs de céréales. Ce sens n'est pas dans l'usage français, et je ne l'ai pas retrouvé non plus dans les dictionnaires anglais. Ross extrapole peut-être à partir du fait que l'habitat est plus dispersé dans les régions de bocage et donc de vergers.Ý
2 Je prends ici le mot dans un usage plutôt moderne. Au Moyen-Âge, l'usage varie selon les régions. A l'origine et dans les régions germaniques, un burg est un lieu fortifié de refuge, de préférence sur une éminence ; ailleurs en Europe, on trouve des bourgs castraux nés à côté d'un château et des bourgs monastiques ou épiscopaux qui se développent près d'un monastère ou du siège d'un évêché. Dans l'ouest de la France, il est créé sur de nouveaux défrichements (bourgneuf, villeneuve) Enfin, dans les îles britanniques, un burgh est une forteresse royale dotée de privilèges particuliers.Ý
3
Ross cite aussi pour ces grandes villes le terme de "supercity", qu'il situe "in the parlance of urban historians". Je n'ai pas trouvé d'équivalent reconnu en français (ni d'ailleurs de référence sur le terme anglais). Pour info, les démographes médiévaux français parlent de grande ville à partir de 10 000 habitants (4 à 10 dans le royaume de France au XIII° siècle), de ville de premier ordre au-delà de 20 000 (8, sans compter Lyon et Metz qui dépendent alors du Saint Empire Romain Germanique) et de ville mondiale pour, en Europe occidentale, les seules Paris (peut-être 200 000 habitants vers 1300), Milan, Venise et Florence.Ý


Ces notes sont établies grâce à l'aide de Laurence Guérin et à partir du Lexique Historique du Moyen Âge dirigé par René Fédou (Armand Colin, 1980), du lexique La société médiévale d'Agnès Gerhards (MA éditions, 1986) et de La France au XIIIe siècle de Marie-Thérèse Lorcin (Nathan, 1981).

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